Rappel du contexte
L’enjeu de cette enquête est de déterminer la problématique de l’orientation scolaire des collégiens, lycéens, étudiants porteurs de troubles Dys. Il s’agit de comprendre comment ils ont vécu leur parcours.
En effet, au gré de nos rencontres dans les forums, plusieurs parents et jeunes étudiants ont fait part de leur sentiment d’une orientation peu adapté par rapport aux troubles Dys. Il n’existe aucune étude sur le sujet sur notre territoire. Aussi, l’association a décidé de commander à l’Université du Littoral (ULCO) un projet tuteuré pour étudier ce ressenti. Christelle, Céline, Cathy et Magali ont accepté de nous aider et de valider leur licence par une soutenance sur ce sujet.
L’étude c’est faite sur 3 niveaux : le collège, le lycée et les études supérieures/ jeunes actifs.
En voici les résultats :
Résultats niveau collège
1er constat, il y a 2 fois plus d’élèves répondants en établissements privés que publics.
Les collégiens sont atteints en majorité par des troubles du langage écrit (dyslexie, dysorthographie …).
Ce sont les parents qui répondent en majorité au questionnaire en collège (81%), et la majorité sont des parents d’élèves de 3ème.
Le diagnostic est posé pour 21% d’entre eux dès la 6e et 28% en 3e.
Les métiers ont été regroupés par type de filière afin de faciliter la lecture. Nous remarquons que les souhaits des élèves concernant les métiers qu’ils souhaitent exercer, sont plutôt en concordance avec les propositions d’orientation des établissements scolaires, s’orientent pour une grande majorité vers une poursuite d’études dans la filière professionnelle. Nous constatons que 16% des élèves souhaitent poursuivre dans une filière générale, mais que seulement 11% voient ce choix validé.
Ensuite, nous constatons qu’en majorité les collégiens de toutes classes confondues sont en accord avec leur orientation (48%) mais que 25% sont en désaccord avec l’orientation proposée et 9% ne savent pas encore l’orientation qu’ils poursuivront après le collège.
Résultats niveau Lycée
A partir du lycée, nous constatons un basculement des répondants du privé vers le public. En effet, Il y a un peu plus de la moitié des répondants issus de l’enseignement public au détriment du privé (30 versus 21).
Il y a de nouveau une majorité d’élèves atteints par des troubles du langage écrit (dyslexie, dysorthographie),
Plus étonnant, ce sont les parents qui répondent en majorité au questionnaire lycée (71%) pour des élèves de 15 et 16 ans.
Globalement, nous retrouvons : 26% d’élèves au diagnostic avéré, 68% de posé et 7% de supposé.
Nous sommes encore, comme au collège, avec un taux important de diagnostics posés, ce qui est encourageant, puisque des dispositions peuvent être prises pour aider ces élèves.
Concernant les souhaits d’orientation des élèves de lycées, on voit que la majorité a choisi la filière professionnelle et que globalement ils sont satisfaits à 50% de leur orientation effective.
Ce qui signifie par ailleurs que les autres ne le sont pas.
Résultats niveau études supérieures
Ce sont à part égale des étudiants de 18 et 19 ans qui répondent en majorité.
Concernant les diagnostics des troubles Dys, nous avons toutes sections confondues 53% de diagnostics posés, 38% d’avérés et 8% de supposés.
Nous pouvons lancer en 1ère hypothèse que si l’âge des personnes interrogées augmente, le nombre de diagnostics posés diminue.
Il est rassurant de voir que l’orientation en études supérieures a majoritairement été choisie par l’élève lui-même et qu’elle se situe principalement en BTS.
Conclusions
Le diagnostic met du temps à être posé. Ce qui peut se comprendre dans les cas de troubles dys associés mais plus difficilement pour des troubles du langage écrit (dyslexie/dysorthographie). Nous sommes loin de la volonté de diagnostic précoce désirée par les pouvoirs publiques et qui serait souhaitable pour les familles concernées.
Un collégien ou lycéen sur 2 a le sentiment d’une orientation adaptée, c’est à dire bien conseillée et choisie. Celle-ci est davantage subie par l’entourage et le conseil des équipes pédagogiques.
A partir des études supérieures, les jeunes adultes subissent moins leur orientation et sont davantage acteurs de celle-ci. 40 % d’entre-eux se sont déjà réorientés ou y pensent…
Il n’est pas évident pour un jeune de se projeter sur son avenir, il suit les conseils et orientations de l’entourage et des équipes pédagogiques. Malgré ce qui existe pour les aider à faire leur choix, la méconnaissance des troubles ne fausse t’elle pas l’orientation de certains(es) ?