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Retour à l’école de votre enfant ou non : l’éclairage d’un psychiatre de l’EPSM des Flandres

Article de la voix du Nord – Simon Caenen | 01/06/2020

La question trotte dans la tête des parents : est-ce que je vais demander à mon enfant de retourner à l’école ? Sans donner de consignes, Éric Salomé, pédopsychiatre à l’Établissement public de santé mentale des Flandres (EPSM), donne des éléments de réflexion.

Une partie des écoliers a retrouvé le chemin de l’école. PHOTO ILLUSTRATION BAZIZ CHIBANE - VDNPQR

Une partie des écoliers a retrouvé le chemin de l’école.

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Prendre le temps de se poser la question

Éric Salomé incite les familles à organiser une discussion en présence des enfants. Pour se poser des questions. « Quelles seraient les choses qui nous pousseraient à scolariser notre enfant ? Quelles sont les choses qui font qu’on le laisserait à la maison ?, interroge-t-il. Je conseille d’écouter les enfants. Ils doivent pouvoir dire qu’ils ont envie de voir leurs copains. Cela peut être une piste pour connaître les besoins qu’ils expriment. »

Le pédopsychiatre a constaté que des familles avaient su prendre du recul. « J’ai rencontré beaucoup de parents qui ont fait une colonne « avantages» et une colonne «inconvénients» et qui avaient réussi à ne pas se baser uniquement sur leurs émotions », relate-t-il.

Le médecin conseille de ne pas se montrer inutilement alarmiste dans l’explication de la décision. « Dire « ça va peut-être hyperdangereux pour toi», ce n’est pas pareil que d’expliquer que dans la famille une personne est fragile que cela peut avoir des conséquences sur la santé de cette personne. »

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Le pédopsychiatre favorable à un retour à l’école

« J’essaie de ne pas dire aux autres ce qu’ils doivent faire, indique en préambule Éric Salomé. Je donne un éclairage pour les personnes puissent décider. Je respecte le choix de ne pas mettre son enfant à l’école. »

Le médecin souligne qu’une absence de plusieurs mois n’est pas anodine. « Les enfants qui ne vont pas retourner à l’école n’y seront pas allés pendant cinq mois. Je laisse imaginer à chaque adulte une situation de cinq mois sans activité. Quand on retrouve son travail, on n’est pas tranquilles, on est perdu, on a un mal de chien à trouver son rythme. »

Quid des conséquences ? Le médecin craint des refus de scolarité liés à l’anxiété pour les jeunes qui avaient déjà des problèmes avec l’environnement scolaire. Mais sans s’avancer pleinement : « Je vais être très prudent : en psychiatrie, on a découvert que des patients en grande difficulté s’étaient adaptés à un certain nombre de choses. On a vraiment vu des ressources. »

Une chose reste certaine : « Pour être en bonne santé, un enfant a besoin de voir d’autres enfants et d’autres personnes que ses parents. Il a besoin d’avoir une ouverture vers le monde. Les enfants ont aussi besoin de contacts physiques pour se construire. Le noyau dur, ce n’est pas l’apprentissage. Ce sont les autres. »

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Ne pas penser qu’au travail scolaire

Éric Salomé incite les familles qui attendent septembre pour scolariser leurs enfants « à ne pas se focaliser sur le travail scolaire ». « L’idée est de trouver un autre moyen pour garder le lien social. Des possibilités il y en a plein : le musée, le sport… », cite-t-il en exemples.

 

 

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